Debout devant une immense grille en fer forgée, Lucie regarde le bout de papier qu’elle tient entre ses mains, pour ensuite redéposer son regard droit devant elle. Il y a quelques jours, ce qui était écrit dans la lettre lui paraissait une très bonne idée, mais maintenant qu’elle se trouvait devant le fait accomplie, elle n’avait plus qu’une idée en tête et c’était celle de retourner à son ancienne vie. Retrouver sa chambre, son pc, sa nourriture et tout ce qu’elle avait laissé derrière elle. Après tout, si on lui avait toujours dit qu’elle était le vilain petit canard, c’était la vérité et donc elle ne voyait vraiment pas pourquoi certaines personnes veulent la changer. Poussant un soupir, elle tourne le dos à cette nouvelle école et va s’asseoir sur le bord du trottoir, déposant son regard sur une flaque et observant son reflet. Après de longues minutes de silence, une voix qu’elle ne connaissait pas, retentit derrière elle, se qui la fit sursauter. Au moment où elle tournait la tête, elle vit un jeune homme s’asseoir à ses côtés, un grand sourire sur les lèvres.

« Alors demoiselle, on a peur d’aller voir à quoi va ressembler sa nouvelle vie ? »

Lucie fait d’énormes yeux, se demandant bien comment il avait pu deviner qu’elle devait entrer et faire partie de cette nouvelle école. Elle l’observe sans rien dire, laissant flotter un tout petit sourire sur son visage. C’était bien la première fois qu’un jeune homme et surtout si séduisant venait lui parler et elle, comme une débutante, elle ne disait rien. Elle redéposa son regard sur la lettre qu’elle avait reçu.

Mademoiselle Stewart,

Si vous recevez cette lettre, c’est très certainement parce que depuis toute petite vous pensez que vous êtes le point noir de votre famille, le vilain petit canard de votre classe. Vous allez très certainement être étonnée de savoir que vous n’êtes pas la seule à penser cela.
C’est pour cela que j’ai décidé d’ouvrir une école plutôt spéciale, qui n’acceptera pas tout le monde. Cette école aura pour but de vous aimer tel que vous êtes et vous faire comprendre que se sont les différences qui font que nous nous aimons les uns les autres.
Je vous attends donc le lundi 24 janvier à midi précise dans mon bureau. L’école se trouve à Paris. Vous trouverez dans l’enveloppe votre billet d’avion pour nous rejoindre.

La directrice, Madame Stanford.

Un raclement de gorge se fait entendre et ce n’est qu’à ce moment-là que je reviens à la réalité. Le jeune homme qui était assis au côté de Lucie quelques secondes plus tôt, était maintenant debout, la main tendue vers elle. Hésitant quelques secondes, elle finit part la lui prendre et donc le suivre dans cette école qui allait être sa nouvelle demeure pendant quelques années…