Épisode I; La petite dernière
« Perrine, Cadeyrn, Eirian, venez ici ! Aller, dépêchez-vous, j'ai quelque chose à vous montrer. » Monsieur Martin (à prononcer à la Française s'il vous plait) avait à ce moment là une grande nouvelle à annoncer à ses trois bambins mais ces derniers étaient bien trop occupés à jouer dans le jardin pour l'écouter ! Nous étions au mois de juillet, il faisait un temps magnifique, le soleil brillant depuis tôt le matin réchauffait la peau pâle des trois enfants: ils n'avaient pas l'intention de rentrer ! Et pourtant, quand ils apprendraient la nouvelle, ils accourraient. « Les enfants, vous avez une petite sœur, elles s'appelle Alanna. » Instantanément, les enfants se stoppèrent et coururent vers la maison: ils attendaient de voir le bébé depuis plusieurs jours, le grand moment était enfin arrivé.

Épisode II; La musique et la maladie
« Monsieur et Madame Martin ? C'st la rétinopathie pigmentaire. Étant une maladie héréditaire, je suppose que vous avez un parent qui en est atteint. Elle touche très peu de membres dans une famille, vos autres enfants n'ont donc qu'une chance sur mille pour être infectés. Vous devez aussi savoir que c'st une maladie qui a des conséquences irréversibles .. elle perdra la vue. » Le diagnostic était tombé, Perrine serait aveugle avant d'avoir vingt-cinq ans et ce, malgré avoir essayer tous les traitements possibles et imaginables. Elle n'avait alors que dix ans et son avenir était déjà tout tracé. « Maman, tu crois que je pourrais continuer la musique quand je serais aveugle ? » La musique. Malgré la maladie, Perrine ne pouvait cesser d'y penser, de travailler, de s'envoler dans un monde imaginaire créé de toute pièce par les morceaux qu'elle interprétait. Le violon, elle ne vivait que pour ça depuis qu'elle avait cinq ans. Ce n'était pas le seul instrument qu'elle savait jouer mais c'était certainement son préféré, le plus beau, le plus doux et le plus puissant à la fois, le plus précis et le plus dur, le plus lent comme le plus rapide, l'Instrument.

Épisode III; l'adolescence ou comment être rejetée de la société
"Voilà l'aveugle" "Hey la canne" "les yeux de taupe" "l'handicapée" autant de surnoms blessants que Perrine a dû finir par accepter lors de ses années de lycée passées dans un pensionnat Anglais - car bien qu'ils soient nés dans le pays de leur père, les enfants Weber-Martin se devaient d'étudier dans les meilleures écoles de la patrie de leur mère, l'Angleterre - et ce même si son frère accordait une grande partie de son temps à la protection de sa sœur jumelle a laquelle il tenait plus que tout au monde. Malgré tous les efforts fournis par la famille de la demoiselle, cette dernière sombra dans une sorte de 'mutisme social', elle ne parlait plus à personne, ne supportait pas de se retrouver dans la même pièce que ses camarades, n'arrivait plus à garder son calme quand on lui adressait la parole. Puis, à dix-huit ans elle arriva à Paris et tout changea ...